OUAGADOUGOU, BURKINA FASO – Trois soldats burkinabè sont morts et 11 militants ont été tués lors d’une attaque contre les troupes mercredi, a annoncé l’armée, dans un contexte d’aggravation de l’insécurité qui a déclenché des manifestations antigouvernementales.
L’attaque a eu lieu contre un détachement de l’armée à Thiou dans la région du Yatenga, a indiqué jeudi l’armée dans un communiqué.
« Onze terroristes ont été neutralisés. Cependant, trois soldats sont tombés au combat et des dizaines ont été blessés », a-t-il déclaré.
L’attaque perpétrée par des militants islamistes présumés était la dernière de trois depuis le 14 novembre qui ont tué plus de 60 membres des forces de sécurité et plus d’une douzaine de civils, déclenchant la colère et des protestations dans tout le pays, avec des appels à la démission du président Roch Marc Kaboré.
Les opposants ont exhorté les gens à organiser de nouvelles manifestations samedi contre l’incapacité du gouvernement à contenir une insurrection de quatre ans par des militants liés à al-Qaida et à l’État islamique qui a tué des milliers de personnes et déplacé plus d’un million de personnes.
Le maire de Ouagadougou a publié mercredi une déclaration disant qu’aucune manifestation n’avait été autorisée et demandant à la police de prendre les mesures nécessaires pour arrêter les manifestations illégales.
Le ministère de l’Éducation a déclaré que les écoles seraient fermées dans tout le pays vendredi et samedi pour la sécurité des élèves et des enseignants, compte tenu des appels à manifester.
Le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a déclaré jeudi que la situation au Burkina Faso était préoccupante, en particulier dans une région qui a connu trois prises de contrôle militaires depuis le début de l’année.
“Je fais appel à la sagesse de la société civile et d’autres acteurs pour éviter qu’un pays comme le Burkina (…) ne tombe dans une crise comme ce qui se passe ailleurs”, a déclaré Mahamat Saleh Annadif lors d’une conférence de presse.
Une partie de la colère au Burkina Faso la semaine dernière était dirigée contre l’ancienne puissance coloniale, la France, qui a déployé des milliers de soldats dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest pour combattre les militants.
Des centaines de personnes dans la ville de Kaya se sont massées ce week-end pour bloquer un convoi de véhicules logistiques et blindés français en route vers le Niger voisin. Le convoi n’a toujours pas pu quitter le Burkina Faso.
