Les innovateurs britanniques sont-ils prêts à surmonter les obstacles post-Brexit ?

Par Antoine Baschiera, PDG et co-fondateur de Early Metrics

En ce qui concerne le départ du Royaume-Uni de l’UE, toutes les cartes sont toujours sur la table : Brexit doux, Brexit dur, No Deal, vote différé sur le Brexit… Tout est possible, ce qui rend particulièrement difficile pour les entreprises de toutes tailles, et surtout les startups, de planifier à l’avance.

En fait, une étude menée par l’Institut des directeurs a révélé que 40 % des petites entreprises interrogées n’avaient pas de plan d’urgence en raison du manque de clarté. Parmi les PME et startups qui ont déjà été délocalisées en raison du Brexit, le secteur « Finance et Assurances » a représenté le pourcentage le plus élevé de défection (17 %).

En tant qu’acteur actif dans l’écosystème européen et international des startups, Early Metrics a eu l’occasion d’observer comment les entreprises innovantes font face à l’incertitude qui brouille l’avenir du Royaume-Uni.

Données au-delà des frontières

Ces dernières années, les grandes et petites entreprises ont bénéficié d’un accès accru aux données dans le cadre du marché unique de l’UE, notamment grâce à l’introduction d’une nouvelle réglementation. Par exemple, la PSD2 a conduit à une plus grande intégration entre les prestataires de services, notamment grâce à la collaboration des startups et des entreprises financières, ce qui a débouché sur la création de produits numériques innovants.

Bien que le Royaume-Uni ait sa propre « version » de la réglementation européenne (par exemple, l’Open Banking comme équivalent de PSD2 ou même la Data Protection Act for RGPR), le partage de données entre le Royaume-Uni et les pays de l’UE pourrait devenir très compliqué après le Brexit. Étant donné que le gouvernement a exclu la possibilité de rester dans l’EEE, il perdrait probablement les avantages qu’il a conférés en termes d’exploitation des données des clients de l’UE. Il s’agit d’un point clé de préoccupation pour les startups fintech car cela réduira leurs sources de données et, par conséquent, leur potentiel de croissance.

En outre, il existe un risque que, dans le cas d’un accord non traité, le Royaume-Uni soit soumis à une évaluation de l’adéquation (sous la forme de clauses contractuelles types) avec chacun des pays membres de l’UE. Un processus long qui pourrait prendre de 3 à 18 mois selon TechUK et potentiellement étouffer la croissance de toutes les startups britanniques dépendantes de l’accès aux données.

Faire le meilleur d’une mauvaise situation

Les startups et surtout les entreprises technologiques ont l’avantage d’une flexibilité de leur côté, ce qui peut les rendre beaucoup plus résistantes au changement que les grandes entreprises. Bien qu’une sortie « No Deal » ne soit pas souhaitable, elle pourrait tout de même représenter une opportunité pour des entreprises innovantes. Par exemple, les entreprises opérant en regtech, c’est-à-dire la technologie appliquée à l’environnement réglementaire ou juridique, pourraient voir la demande augmenter si elles sont en mesure de fournir des solutions qui automatisent et facilitent la conformité aux nouvelles politiques.

Un autre domaine épineux où les startups pourraient apporter de la valeur est la gestion du commerce et des douanes. Étant donné En arrière-plan, le gouvernement essaie naturellement d’éviter à tout prix une frontière dure entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Cela soulève la question suivante : comment les marchandises circulant entre l’UE et le Royaume-Uni vont-elles être surveillées ? Le gouvernement a exprimé sa volonté d’explorer des solutions technologiques pour éviter un Backstop frontalier, ce qui pourrait constituer une grande ouverture pour les nouveaux arrivants innovateurs. Il existe de nombreuses startups développant des capteurs intelligents, complétés par un logiciel de gestion des données IoT, qui pourrait permettre le suivi des marchandises d’une manière transparente et « plus douce » que les coutumes traditionnelles. Les logiciels de reconnaissance d’images IA et la technologie des drones pourraient également fournir d’autres moyens de contrôler la frontière de façon automatisée et sans pilote.

En outre, la sortie du marché unique implique la fin de la libre circulation à destination et en provenance du Royaume-Uni, ce qui soulève la question du suivi des personnes à travers la frontière entre l’UE et le Royaume-Uni. Des développements intéressants dans la blockchain et les contrôles d’identité compatibles avec l’IA pourraient s’avérer utiles pour optimiser l’efficacité de la gestion de la migration.

En fin de compte, tant que le Royaume-Uni maintiendra son cadre favorable aux start-ups et son bassin d’entrepreneurs et d’innovateurs dynamiques, nous pouvons nous attendre à ce que la Fintech britannique et la scène technologique dans son ensemble surmontent avec succès tout obstacle réglementaire qui pourrait apparaître. Un scénario de non-transaction est susceptible d’entraîner le plus de perturbations et une période d’incertitude prolongée. Nous espérons donc que le gouvernement parviendra à un accord sur un accord dans les plus brefs délais — pour le bien de son écosystème de démarrage.

Gaston Alexandre

En tant que travailleur indépendant, j’ai décidé de me lancer dans la rédaction d’articles basée sur le buzz international. Je traite ainsi différents sujets, et particulièrement ceux qui ont suscité un énorme engouement dans la société mondiale. J’écris ainsi des articles concernant les thématiques à fort caractère, c’est-à-dire qui créent un véritable impact émotionnel chez le lecteur. Le nombre d’articles que j’écris est variable au quotidien. L’objectif étant de fournir le maximum d’informations pertinentes du jour, vous pouvez alors découvrir de nombreuses publications d’une douzaine de lignes par article.
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